Dossier des latinistes

Lausanne et son Musée Olympique (2001)

Musée Olympique de Lausanne

Inauguré le 23 juin 1993, le Musée Olympique de Lausanne abrite une exposition permanente consacrée à l'Olympisme dans l'Antiquité.

A l'entrée, une double rangée de colonnes de marbre blanc suffit pour que l'édifice, si simple et austère soit-il, donne une impression de majesté.

Le marbre de ces colonnes, offert par le gouvernement hellène, a été importé de l'île grecque de Thasos. C'est le plus blanc au monde. Comme on le lit sur le site internet du Musée, sa couleur évoque tout à la fois la pureté, la colombe de la paix et le fair-play, des concepts intimement liés à l'idéal olympique.

Adresse du site :
http://www.olympic.org/fr/content/Le-Musee-Olympique/Visite-du-Musee/


édicule néo-classique

Est-ce une réplique du Trésor des Athéniens à Delphes ? Le sanctuaire où les athlètes vainqueurs consacrent disques et javelots aux divinités du sport? Car il est difficile de croire, comme le prétendent certains, qu'il ne s'agisse que d'un vulgaire débit de sandwiches et de boissons...


Quirinus par Igor Mitoraj

Du 28 mars au 25 novembre 2001, le Musée Olympique a exposé les sculptures monumentales du polonais Igor Mitoraj. L'oeuvre de cet artiste s'inspire tout particulièrement des civilisations grecque et romaine.

Le visiteur qui se rendait au Musée par l'Avenue de l'Elysée était accueilli par ce bronze de 160 cm intitulé Quirinus. Quirinus, c'est le nom d'une divinité romaine archaïque souvent associée en triade à Mars et à Jupiter. Ce pourrait être aussi un rêve humain d'apothéose, puisque Romulus, divinisé après sa mort, fut identifié à lui... On imagine aussi un rapport avec les Quirites, nom donné aux citoyens romains...

L'Homme est ici privé de tête, ce qui n'augure rien de bon ! Il est vrai que cette tête pourrait se retrouver sur son bouclier, solidement assujettie par des bandages... L'Homme moderne ne penserait-il plus qu'à se sur-protéger ? Mais Mitoraj ne nous donne pas la solution de ses énigmes : il nous laisse rêver...


Icare par Igor Mitoraj

L'Homme s'appelle ici Ikaros. C'est bien Icare, fils de Dédale, mutilé après sa chute. Le rêve d'apothéose s'est bien mal terminé...

Relisez, dans nos textes mythologiques, l'histoire de Dédale et Icare. Elle s'inspire, entre autres, du récit du mythographe Hyginus...


Icare après la chute

Conciliabule de deux Icares... Face à face, mais incapables d'échange, démoralisés qu'ils sont par la perte de leurs ailes et même de leurs bras...

Plus encore que ceux d'Occident, les pays de l'Est crurent naguère au Progrès et aux promesses politiques de jours meilleurs... Mitoraj se ferait-il l'interprète de leur désenchantement ?


Pour Hadrien par Igor Mitoraj

Bronze intitulé Per Adriano. Pour Hadrien, l'empereur le plus féru d'hellénisme, le plus attiré par la beauté classique... En son honneur, l'artiste, cette fois, ne mutile pas son oeuvre. Mais non content d'avoir supprimé le corps (si présent et si lourd dans d'autres sculptures), il semble vouloir effacer le visage lui-même pour n'en conserver que l'expression et l'harmonie des traits...

La photographie n'est nullement "truquée". Si l'arrière-plan est surexposé, cela tient à ce que l'appareil a été réglé en fonction de la luminosité du bronze (qui se trouvait à l'ombre). Il en résulte tout naturellement une sublimation du paysage correspondant assez bien à l'impression produite par la sculpture.

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